Les dieux de l’Infierno

Par Camille Bouchard

Chapitre 3

Chapitre 3 : Les dieux à la peau de métal

Mon père et madame Gonzales ont raison : la forêt s’est tue. J’étais tellement captivé par l’histoire que je n’avais pas remarqué. Beaucoup de villageois, aussi intrigués que nous, balaient les alentours du regard. L’atmosphère est très étrange.

Il y a bien le bruit des vagues et celui du vent dans le feuillage; on entend une personne qui tousse ici, une autre qui renifle, là… mais on ne perçoit aucun son supplémentaire. Pas même les chiens qui aboyaient au loin, plus tôt.

Je constate que Maria affiche une expression étonnée identique à la mienne. Des enfants bien plus jeunes que nous, voyant l’inquiétude soudaine des adultes, commencent à avoir peur. Pour les rassurer, monsieur Gonzales choisit de se rasseoir. Il dit :

— Ce n’est rien. C’est un hasard. Continuons notre histoire.

— Bonne idée! approuve madame Gonzales. Ce n’est rien.

Mais son expression indique qu’elle est toujours un peu inquiète. Maria et moi, nous échangeons un nouveau regard troublé. Puisqu’un petit garçon commence à pleurnicher à côté de nous, nous nous rassoyons aussi pour le calmer. Maria dit :

— Allez, papa! Continue ton histoire. Tu racontais que des villageois étaient prisonniers du volcan en éruption, et que des dieux ont surgi pour leur porter secours?

— Au rappel de la légende, tout le monde s’apaise et se rassoit autour du père de Maria.

Celui-ci reprend son récit :

— Oui, trois dieux sont apparus sur les versants de la montagne. Leur peau paraissait faite de métal souple comme de la lave. Elle reflétait la lumière, pareille à l’eau d’un lac. La matière en fusion qui jaillissait du volcan ne semblait pas avoir d’effet sur eux. Les trois dieux ont donc affronté la chaleur et les coulées brûlantes. Ils ont porté secours aux villageois piégés pendant que la lave…

— Oh! Là! Regardez! 

Monsieur Gonzales est interrompu une autre fois. Une femme vient de bondir sur ses pieds en désignant le ciel avec son index.

Tous les visages se tournent vers la silhouette de l’Infierno qui se découpe derrière la forêt tropicale. Une lueur orange tache le firmament comme si quelqu’un avait allumé une lampe sur la caldera. Des étoiles se fondent dans ce rayonnement étrange.

Tout à coup, Maria crie :

— Voyez! On dirait un feu d’artifice!

Un long trait rouge vient de surgir du sommet du volcan. Il monte dans le ciel en laissant échapper de petites étincelles. Une seconde s’écoule, puis il y a un coup de tonnerre. Je ressens une violente vibration à la poitrine. Ça me rappelle la fois où j’étais nonchalamment appuyé sur les haut-parleurs de notre salon et où mon père a allumé le son. Cela ne m’a pas fait mal, mais la secousse m’a repoussé en arrière.

Papa, Maria, monsieur et madame Gonzales et tous les villageois reculent d’un pas. Chacun grimace, car chacun a ressenti la même chose que moi.

— Ce n’est rien! hurle mon père pour rassurer tout le monde. C’est seulement l’onde de choc!

Seulement l’onde de choc, peut-être, mais ça signifie aussi quelque chose de beaucoup, beaucoup plus grave. Je vois bien l’inquiétude baigner le regard de papa. Je la devine également dans les expressions du père de Maria.

— C’est pour ça que les animaux se sont tus, dit mon père. Ils ressentent ces phénomènes avant les humains.

— Qu… quels phénomènes? balbutie un villageois.

— L’Infierno vient d’entrer en éruption!

Crois-tu qu’Émile est vraiment en danger?

Réponses

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marinette

Oui…

26 août
pinky9

oui

23 août
cocote

je ne sais pas vraiment mais je croix que oui

22 août
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