Les dieux de l’Infierno

Par Camille Bouchard

Chapitre 2

Chapitre 2 : Une légende étrange

À Selvarica, notre maisonnette de location se trouve face à la mer. Derrière elle, il y a la forêt tropicale et, surtout, la silhouette massive de l’Infierno. Elle masque la moitié du ciel.

Nous arrivons tard en journée, alors nous nous contentons d’un rapide souper. Le firmament est déjà rempli d’étoiles. On entend les grenouilles et les insectes nocturnes croasser et striduler.

Papa et moi retrouvons avec plaisir la famille Gonzales. Le père s’appelle Julio. La mère s’appelle… euh… Madame Gonzales. Il y a aussi Maria, une fille de mon âge. C’est ma meilleure amie, ici.

Nous nous regroupons tous sur la plage. Monsieur Gonzales et mon père s’assoient ensemble. Madame Gonzales nous rejoint avec ses sœurs et ses copines. Bientôt, tous les villageois se rassemblent en notre présence. Ils sont contents de nous revoir. Mon amie Maria me fait remarquer :

— Tu as grandi depuis l’an dernier.

— Toi aussi.

Nous éclatons de rire tous les deux pendant qu’une petite fille court sur la plage en criant :

— Venez! Monsieur Gonzales va nous raconter une histoire! Venez vite!

Les gens autour de nous commencent à s’approcher. L’atmosphère est joyeuse. Le père de Maria est très connu à Selvarica. On prétend qu’il est le meilleur pour rappeler les légendes anciennes. Ce n’est pas son métier, bien sûr. Julio Gonzales fabrique des pièces d’automobiles à la grande usine de la ville voisine. Il fait fondre du métal à des températures aussi élevées que celle des volcans.

D’une voix à l’intonation sévère, il déclare :

— Je vais relater à nos amis venus du Canada un vieux mythe de notre peuple amérindien : celui des dieux à la peau de métal.

Tout le monde se réjouit. Même ceux qui connaissent déjà le récit. C’est que monsieur Gonzales raconte vraiment bien les histoires. On fait silence autour de lui. Il commence :

— Bien avant l’arrivée des conquistadors espagnols, il y a des siècles, l’Infierno est entré en éruption. Il s’est mis à cracher des flammes, de la fumée et des cendres. La forêt était en feu, notre village était menacé. Des paysans se sont laissé surprendre sur la montagne. Leur retraite était coupée par la lave. Les malheureux ne pouvaient plus retourner en bas, en sécurité.

— Ils ont été brûlés vivants? demande un petit garçon, les yeux arrondis par l’inquiétude.

— Ils ont bien failli! répond monsieur Gonzales. Mais les villageois ont été secourus par trois dieux magnifiques qui ont surgi de nulle part.

— Ooooh! s’émerveillent en même temps plusieurs auditeurs.

Moi aussi, je retiens mon souffle. Ce passage de l’histoire est passionnant. Monsieur Gonzales prend une grande respiration et se prépare à poursuivre, lorsque mon père lève une main dans les airs et dit soudain :

— Attends, Julio!

— Quoi, René? Que se passe-t-il?

— Chut!

Mon père a mis un doigt sur ses lèvres. Tout le monde fait silence. Maria et moi, nous nous regardons en haussant les sourcils. Nous ne percevons rien de particulier.

— Oh, mon Dieu! échappe madame Gonzales en se levant à demi. Vous entendez?

— Non, réplique Maria. Je n’entends rien.

— Voilà qui est incroyable! reprend sa mère. C’est le silence total.

— Plus de grenouilles, plus d’insectes, précise papa en se levant à son tour. Comme si, tout à coup, la forêt était devenue muette!

Connais-tu toi aussi une légende qui fait frissonner?

Réponses

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marinette

Pas vraiment…

26 août
pinky9

non

23 août
cocote

oui sur le lac bouchette

22 août
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